Épisode n°1 - l'échappée (Pualani, Keiki et Toa Cielo)

Épisode n°1 - l'échappée

- a no ka maluhiluhi -

Faire les courses. Peu de personne aime ça. Mais ça ne veut pas dire que c’est une corvée pour tout le monde. C’est d’ailleurs le cas de @Pualani Kapua qui est venu à la supérette en cette fin de journée pour acheter certains produits ménagers pour son restaurant. Sa liste en main, elle passait dans les rayons, remplissant tranquillement son panier. Quant à @Keiki Akau, elle, était là pour venir se prendre à manger pour le lendemain. Elle savait qu’elle n’aurait pas le temps de passer par la supérette avant de se rendre à son travail le jour suivant. Elle se trouvait désormais dans le rayon des yaourts, hésitant entre plusieurs saveurs. @Toa Cielo Pakele, était là parce que sa mère lui avait demandé de venir acheter certains produits pour le dîner. Choisissant les fruits qu’elle préférait, elle vérifiait une dernière fois tout ce sa mère lui avait demandé, sur la liste qu’elle avait en main.

Dans le rayon des viandes, un homme tapota l’épaule d’une femme pour lui indiquer que son sac de course était percé et qu’elle perdait tous ses articles. Surprise, elle remercia l’homme qui l’aida à tout ramasser. En se penchant pour ramasser son liquide vaisselle, elle remarqua quelque chose qui courait dans le rayon. Se redressant d’un coup, elle ouvrit de grands yeux. L’homme fronça les sourcils et suivit le regard de la femme. Il vit alors une mangouste qui semblait particulièrement intéressé par des fruits qui étaient sorti du sac de la femme. Cette dernière compris alors beaucoup mieux pourquoi son sac de course était percé. L’animal, attiré par l’odeur, avait décidé de voler ses fruits. Mais elle n’était pas seule. En effet, les mangoustes étaient dispersées un peu partout dans le magasin. Mais, elles étaient plus intéressées par les œufs, la viande et surtout les fruits. Vu que la supérette en étant remplis, les mangoustes étaient bien décidées à manger autant qu’elles pourraient et la présence des humains ne les dérangeaient absolument pas. Par contre, l’inverse ne semblait pas vrai.

Elle te force à sortir, tu la connais, depuis quand elle à besoin de toi pour des courses, t'es pas sortie de la journée, t'as bossé, encore et encore, pas pour préparer un examens, non, tu as bossé pour le plaisir, ça te fait du bien, tu bouquines, tu fais des exercices, tu apprends, des trucs sur tout, sur rien, des fois ça peut être la musique, des fois l'art, aujourd'hui tu travaillais sur l'informatique, le codage et tout le reste, et ça t'a prit la journée, alors, ta mère, voulant pas que tu restes trop enfermée, trouve une excuse pour te faire sortir un peu, et tu peux pas dire non. Alors, te voila à la supérette du coin, remplissant ton panier d'articles écrit sur une liste dans ta poche, un coup d’œil et tu as retenu tout, tu fais les rayons, prends les articles et remarque des trucs, mais tu fais pas attention, des petits bruits de pas ici et là, ce n'est que quelques minutes après que tu vois une Mangouste, puis deux, trois, tu souris, c'est mignon, elles ont faim et ici c'est parfait, tu t'approches doucement, un bout de pain dans la main, tu le sais, ça s'apprivoise facilement, et comme tu le savais, une Mangouste vient vers toi, toute proche, et prend ton morceau de pain, tu lui caresse alors le dessus de la tête tout doucement, attendrie, comment ne pas l'être, un client te regarde bizarrement et tu le fixe puis redonne un morceau de pain à l'animal, puis à sa copine qui vient aussi. " N'ayez pas peur monsieur, vous savez, il y a seulement une quarantaine d'années, la plupart des familles créoles habitant la campagne avaient leur Mangouste domestique. Quand une Mangouste adopte une maison, il ne faut pas l'enfermer. Si les enfants ne la maltraitent pas, si les chiens la laissent tranquille, elle ne s'en va pas, car il n'existe pas au monde d'animal plus curieux et le nombre des objets qu'une Mangouste peut découvrir dans une maison est incalculable. Elle est plus prisonnière de sa curiosité, une curiosité inlassable, maladive, ancestrale, que si on la mettait en cage. En signe de bienvenue, il suffit de lui donner quelques petits morceaux de viande crue, un peu de jaune d’œuf et vingt-quatre heures ne sont pas écoulées, qu'elle se frôle aux jambes du maître, câline comme un chat. Vous pouvez y aller, elles sont adorables ! " Bon ok, t'as surement endormi l'homme avec ton charabia, mais tu veux pas qu'ils aient peur, qu'ils paniquent et encore moins qu'ils fassent du mal aux animaux, alors tu continus de donner du pain aux deux qui sont près de toi, et comme tu venais de le dire, l'une d'elle te grimpe dessus et pose son petit nez rose partout sur toi et tu ricanes, caressant l'autre et oubliant presque que y'a des gens autour de toi.

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Si d’habitude Pualani se rend à Hilo pour faire la majorité de ses courses, aujourd’hui elle se rend compte qui lui manque un spray nettoyant pour plaques de cuisine. Peu enchantée à l’idée de faire des courses un vendredi soir, elle finit par se motiver. D’autant plus que la supérette ne se situe qu’à quelques mètres de sa maison. Lani connait la supérette du village comme sa poche, alors elle ne met pas longtemps à se rendre dans le rayon produits ménagers. Cherchant son produit spécifique, elle entend quelques clients émettre des gémissements, curieuse de nature, elle se penche pour observer le couloir central du magasin. C’est alors qu’elle découvre une mangouste qui cherche visiblement à se rassasier en fruits. Lani n’est pas rassurée, d’habitude le village de Ohana accueille très peu d’animaux, elle trouve cela même étrange qu’un animal comme la mangouste soit arrivé jusqu’ici. Elle remarque Tao, une jeune connaissance de son fils qui vient souvent manger au restaurant, faire un petit topo sur la mangouste. Lani ne peut s’empêcher de sourire, cette jeune fille est surprenante tant elle connait tout sur tout. Un véritable petit génie qui aimerait parfois qu’on la laisse faire ce dont elle a envie et pas forcément ce pour quoi elle est prédestinée. Pulani se rapproche de l’adolescente. «On est d’accord, elle n’a rien à faire ici ! » déclare l’hawienne en se penchant vers Tao. La génie pourrait sûrement l’éclairer sur le fait qu’un animal sauvage n’a rien à faire dans un supermarché peuplé. « Même si elle a été domestiquée il y a plusieurs année par les créoles, je n’ai pas le souvenir que ce soit le cas pour la mangouste hawaiienne. Il y a donc très peu de chances qu’elle ait gardé un peu de domestication dans son ADN ? » elle interrogeait la jeune femme car elle qui vivait depuis sa naissance sur Ohana, elle n’avait jamais vu ça en trente sept ans. Pour elle, ça cachait quelque chose, mais quoi ?

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