Keep your eyes open (Kai)

Profiter d’un moment seul était toujours agréable. En tout cas pour Iain. Ce dernier ne travaillait pas aujourd’hui. Ses enfants étaient à l’école, donc il était tranquille jusqu’à la sortie des classes. Il avait alors décidé de sortir au lieu de rester chez lui. Ayant mis dans un sac une bouteille d’eau et de quoi manger, il avait décidé d’aller s’isoler un peu. Pour lui, rien de tel qu’un peu de calme. Il avait quand même pris son chien avec lui, pour ne pas le laisser derrière. Il était assez souvent seul comme ça en journée. Gardant l’animal en laisse, Iain marchait tranquillement, saluant quelques personnes avant d’arriver dans la vallée. En voyant le paysage, il se mit à sourire. Ca n’était pas à Glasgow qu’il verrait ça. Il aimait sa ville natale, mais Hawaï avait clairement des avantages et en particulier avec les paysages. Même si ça faisait quatorze ans qu’il vivait sur l’île, il ne les laissait pas de la vue, des habitants, de la mer et de tout ce qui faisait son quotidien. Au contraire, il adorait pouvoir profiter du soleil, de l’eau, de l’air frais et de tout le reste. Arrivant finalement vers un groupe d’arbre, il décida de s’y installer.Lâchant son chien, il lui donna pour ordre de ne pas fuir et ce dernier décida de faire un petit tour dans le coin. Tant qu’il restait à portée de vue, Iain n’avait rien à craindre. S’installant contre un arbre, le britannique prit le carnet qu’il avait aussi mis dans son sac, ainsi que son crayon. Il allait pouvoir dessiner tranquillement. Il ne pouvait le faire qu’au calme ou alors avec une musique en fond sonore. Autrement, ça devenait un calvaire plutôt qu’un plaisir. Sans se rendre compte une heure passa et il regarda autour de lui, voyant alors qu’il était seul.

Dodger ?

Tournant la tête, il ne vit pas son chien revenir et il grogna. Mettant son carnet et le crayon dans le sac, il le mit sur son dos et partit sur sa droite.

Dodger ? Mon grand, viens là.

Sifflant, il regarda encore autour de lui.

C’est l’heure de manger !

En général ça fonctionnait. L’animal était du genre à sauter sur sa nourriture, alors peut-être que ça marcherait.

Journée de libre, journée de détente. Grâce à son travail presque remarquable, Kai avait eu droit à une journée de repos supplémentaire. Et à vrai dire, ça ne la dérangeait pas vraiment. Elle adorait son travail au bar, mais il lui arrivait d’apprécier les jours de congé qu’elle avait, seul moment où elle pouvait s’occuper comme elle le voulait. C’est pourtant le matin même, elle décida d’aller dompter les vagues de l’océan, les prenant une à une avec sa planche neuve. Elle passa deux bonnes heures dans l’océan. Un des seuls endroits qui lui permettait de se vider la tête et de ne plus penser à cet horrible hôtel qui venait gâcher ce côté paisible de l’île. Elle s’empressa de rentrer chez elle afin de prendre une douche. Mais elle n’eut pas le temps de se reposer Kai. Car elle n’était pas comme ça, bien trop dynamique que pour aller s’affaler dans le canapé ou autre.

Elle enfila ses chaussures de randonnée et attrapa un léger sac à dos qu’elle remplit avec une bouteille d’eau, une serviette, son appareil photo et son téléphone portable. Sait-on jamais si on avait besoin d’elle, chose qu’elle n’espérait cependant pas. Et elle se mit à marcher Kai. Dans la vallée (de dana), l’air y était frais, la tranquillité régnait. À force, elle finissait par connaître ces endroits par coeur, mais à chaque fois, elle les trouvait tout aussi beaux. Elle continua de marcher, s’arrêtant à certains spots afin de prendre quelques photos. Et c’est là, devant l’étendue de l’île qu’elle soupira. Une seule ombre se trouvait sur le tableau. Turtle Bay. Elle donnerait tout pour le détruire Kaila. Mais à elle seule, elle n’en avait pas les moyens. Elle continua sa route en baissant la tête, lunette de soleil sur son nez, quand elle fut perturbée par un chien qui venait tranquillement vers elle. — Hey, salut toi. Elle se baissa, caressant le chien. Elle adorait les animaux Kaila et quand bien même son maître n’était pas avec lui, elle n’en avait pas peur. C’est alors qu’une voix masculine se fit entendre non loin. Kai se redressa, regardant le chien. — Allez viens, je crois qu’on t’attend. Elle se marcha en direction de la voix accompagnée du chien, visiblement nommé Dodger. Et elle arriva non loin de l’homme qui ne lui était pas si inconnu. — J’ai fait une belle connaissance sur la route. Je pense qu’il t’appartient. Le chien se rua vers son maître et Kaila s’en approcha également. — Comment vas-tu Iain ?

Dodger n’était pas du genre à filer en douce. Bon d’accord, quand il était petit il le faisait tout le temps. Mais en grandissant, il avait appris à apprécier d’être entouré par Iain et ses enfants. Donc, cela surpris le scientifique quand son chien ne répondit pas à ses appels. Ca n’était pas le moment de perdre l’animal. Il était le seul à réussir à faire sourire Carol, sa fille. Bon d’accord, elle souriait avec tout le monde sauf avec Iain. D’ailleurs, ça lui faisait mal, mais il ne pouvait rien y faire. Il l’avait délocalisé de chez elle l’obligeant à le suivre sur l’île et à abandonner ses amis en Grande-Bretagne. Elle n’était donc pas une fan de son père. Il comprenait la chose, mais de voir sa fille rire avec les autres et lui faire la tête n’était pas des plus agréables. Donc, il fallait qu’il retrouve à tout prix le chien. Mais il espérait que ce dernier ne s’était pas perdu. Si c’était le cas, la journée tranquille qu’il avait commencé à avoir allait tourner au cauchemar.

Après avoir rassemblé ses affaires, il fila donc entre les arbres pour trouver l’animal. Il tenta même de l’amadouer en parlant du repas, mais sans succès. Continuant donc de l’appeler tout en marchant, Iain commençait à s’en faire pour l’animal. C’est alors qu’il entendit de bruit et qu’il vit une jeune femme approcher, accompagné de Dodger. Voyant l’animal foncer vers lui, le jeune homme s’accroupit et caressa l’animal en souriant.

Tu m’as fait peur.

Levant la tête vers la jeune femme, il continua de caresser l’animal.

Ca va, même si monsieur ici présent n’était pas censé fuir en douce.

Se relevant, il regarda la jeune femme et sourit de plus belle.

Et toi comment vas-tu ? Tu te promènes toute seule ?